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Le chef d’entreprise peut-il refuser de désigner le salarié qui a commis une infraction routière ?

Désignation de la personne ayant commis une infraction routière : infractions concernées et délai pour agir

Cette règle s’applique depuis le 1er janvier 2017. Sont concernées par cette obligation, les infractions constatées par ou à partir des appareils de contrôle automatique aux règles sur :

    • le port d’une ceinture de sécurité homologuée ;
    • l’usage du téléphone tenu en main ;
    • l’usage de voies et chaussées réservées à certaines catégories de véhicules ;
    • l’arrêt, le stationnement ou la circulation sur les bandes d’arrêt d’urgence ;
    • le respect des distances de sécurité entre les véhicules ;
    • le franchissement et le chevauchement des lignes continues ;
    • les signalisations imposant l’arrêt des véhicules (stop, feu tricolore) ;
    • les vitesses maximales autorisées ;
    • le dépassement ;
    • l’engagement dans l’espace compris entre les deux lignes d’arrêt ;
    • l’obligation du port d’un casque homologué sur les véhicules motorisés (motocyclette, tricycle, quadricycle ou d’un cyclomoteur) ;
    • l’obligation d’être couvert par une assurance garantissant la responsabilité civile.

 

Le chef d’entreprise dispose d’un délai de 45 jours, à compter de l’envoi ou de la remise de l’avis de contravention, pour donner :

    • soit l’identité et l’adresse du conducteur ;
    • soit les éléments permettant d’établir l’existence d’un vol, d’une usurpation de plaque ou tout autre événement de force majeure.

Désignation de la personne ayant commis une infraction routière : date d’application

Cette obligation s’applique depuis le 1er janvier 2017. Mais attention, cela peut concerner une infraction au Code de la route commise en avant cette date.

En effet, la Cour de cassation a jugé que l’infraction de non-désignation était constituée dès lors que l’entreprise ou son représentant légal a reçu un avis de contravention pour non-désignation du conducteur après le 1er janvier 2017. Ce qui veut dire que les infractions au Code de la route commises avant le 1er janvier 2017 peuvent être concernées.

Dans l’affaire jugée, le conducteur avait été flashé pour excès de vitesse le 17 décembre 2016. La société avait reçu l’avis de contravention autour du 8 février 2017. Et suite à son silence, un avis de contravention pour non-désignation avait été adressé à la société le 8 juin 2017.

La responsabilité pénale de l’entreprise et celle de son représentant légal sont engagées

A défaut de désignation, la responsabilité pénale du chef d’entreprise en tant que représentant légal de la société est engagée. Mais sachez également que la société s’expose également à des poursuites en raison de l’infraction que vous avez commise, pour son compte, en tant que représentant légal.

Si le chef d’entreprise ne désigne pas le conducteur, il est passible d’une amende de 4e classe (750 euros) en tant que représentant légal et pour l’entreprise, le montant de l’amende peut s’élever jusqu’à 3750 euros en tant que personne morale.

Réponse: Non, le chef d’entreprise a l’obligation de désigner le conducteur d’un véhicule d’entreprise, auteur d’une infraction routière auprès de l’administration compétente.

Cour de cassation, chambre criminelle, 11 décembre 2018, n° 18-82.628 (en cas de non-dénonciation du conducteur d’un véhicule de société, la responsabilité pénale du représentant légal et celle de la société peuvent être engagées)
Cour de cassation, chambre criminelle, 11 décembre 2018, n° 18-82.820 (l’avis de contravention pour non-désignation du conducteur peut être libellé au nom de l’entreprise, personne morale et concerner une infraction au Code de la route commise avant le 1er janvier 2017)

Lire aussi : Conduire sans assurance : quels sont les risques ?

Source editions-tissot.fr

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