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Un an après Chido : les leçons de Mayotte sur l’autorité préfectorale.

Analyse de la Gestion de Crise à Mayotte : Un An Après le Cyclone Chido
Le cyclone Chido, survenu le 14 décembre 2024, a marqué un tournant dans la gestion des crises à Mayotte. Cet événement tragique, qui a causé 172 décès et des pertes matérielles estimées à 3,35 milliards d’euros, a mis à l’épreuve les mécanismes de réponse de l’État français. Un an après, il est essentiel de réfléchir à l’impact de l’activation de l’article 742-2-1 du Code de la sécurité intérieure, introduit par la loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur (LOPMI) de 2023.
Un Cadre Juridique Renforcé
Avant l’instauration de cet article, le préfet avait des prérogatives limitées, se contentant de coordonner les actions des différents services sans pouvoir de commandement direct. L’article 742-2-1 a changé la donne en permettant au préfet de diriger l’ensemble des services de l’État en cas de crise majeure. Cette nouvelle autorité fonctionnelle a été mise à l’épreuve lors du cyclone Chido, où le préfet de Mayotte a pu agir rapidement pour mobiliser les ressources nécessaires.
Mayotte : Un Terrain d’Expérimentation
La mise en œuvre de l’article 742-2-1 a été testée pour la première fois dans le cadre de la crise hydrique de septembre 2023, mais c’est avec le cyclone que son efficacité a été véritablement évaluée. Dans les heures qui ont suivi le passage de Chido, le préfet a pu centraliser les décisions, ce qui a permis une réponse rapide face à une situation chaotique, où 70 % de la population était touchée et les infrastructures étaient gravement endommagées.
Bilan et Perspectives
Les retours d’expérience (RETEX) indiquent que l’activation de cet article a permis une prise de décision plus rapide, une clarification de la chaîne de commandement et une optimisation des ressources. Cependant, des failles ont également été mises en lumière. La défaillance des réseaux de communication a entravé la coordination, et l’alerte de la population a été jugée insuffisante. De plus, la reconstruction des infrastructures avance lentement, laissant de nombreuses zones dans un état précaire.
Vers une Amélioration de la Sécurité Civile
La nécessité d’une modernisation des Plans communaux de sauvegarde (PCS) est devenue évidente, surtout dans un contexte où de nombreuses communes à Mayotte n’étaient pas préparées. Un partenariat a été établi pour aider certaines collectivités à élaborer leurs plans, soulignant l’importance d’une approche intégrée de la gestion des crises.
Conclusion
Un an après le cyclone Chido, l’article 742-2-1 du Code de la sécurité intérieure a prouvé son utilité en offrant une structure de commandement efficace en situation de crise. Toutefois, il est clair que la gestion des crises nécessite une approche holistique, intégrant anticipation, réponse et reconstruction. Les leçons tirées de cette expérience doivent guider les futures réformes pour renforcer la résilience des territoires face aux catastrophes. Pour plus d’informations sur la sécurité civile, vous pouvez consulter le site de la Direction Générale de la Sécurité Civile et de la Gestion des Crises.





