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Précisions de la Cour de cassation sur le droit d’alerte du CSE.

Clarifications sur le Droit d’Alerte au sein du CSE
Le droit d’alerte, tel que stipulé dans l’article L. 2312-59 du Code du travail, est un mécanisme essentiel permettant aux membres du Comité Social et Économique (CSE) de signaler des atteintes aux droits des employés. Une récente décision de la Cour de cassation, rendue le 3 décembre 2025, apporte des précisions significatives sur l’application de ce droit, en définissant son champ d’action et en affirmant son indépendance par rapport aux recours individuels.
Cadre Légal du Droit d’Alerte
Selon l’article L. 2312-59, tout membre du CSE peut déclencher une alerte lorsqu’il constate une atteinte aux droits des personnes, notamment en matière de santé physique et mentale ou de libertés individuelles. Cela inclut des situations de harcèlement ou de discrimination. L’employeur est alors tenu de mener une enquête conjointe avec le représentant du personnel et de prendre les mesures nécessaires pour remédier à la situation. En cas d’inaction de l’employeur, le membre du CSE peut saisir le tribunal compétent, à condition que le salarié concerné ne s’y oppose pas.
Limites du Droit d’Alerte
La Cour de cassation a précisé que le droit d’alerte est limité aux atteintes directes aux droits des personnes. Dans une affaire récente, un représentant du personnel avait signalé un manque d’accès à des données essentielles, ce qui, selon lui, entravait sa capacité à lutter contre les discriminations. La Cour a rejeté cet argument, affirmant que les questions d’accès à l’information ne relèvent pas du droit d’alerte, mais de voies de recours spécifiques.
Portée du Courrier d’Alerte
Un autre point important abordé par la Cour concerne le courrier d’alerte envoyé à l’employeur. Contrairement à une décision antérieure qui stipulait que ce courrier fixait les limites du litige, la Cour de cassation a jugé qu’il n’impose pas de formalisme strict. Ainsi, un représentant du personnel peut évoquer la situation d’autres salariés concernés par la même atteinte, même si ceux-ci ne sont pas mentionnés dans le courrier initial.
Indépendance du Droit d’Alerte
La Cour a également affirmé que l’exercice du droit d’alerte n’est pas conditionné par l’absence d’une action individuelle d’un salarié. Cela signifie qu’un membre du CSE peut agir même si le salarié concerné a déjà saisi le tribunal. Cette distinction est cruciale, car elle permet de traiter les atteintes collectives aux droits des salariés de manière distincte des recours individuels.
Intervention Syndicale
Enfin, la décision reconnaît la possibilité pour les syndicats d’agir aux côtés des membres du CSE dans le cadre du droit d’alerte. Cela souligne l’importance de la dimension collective de cette action, permettant aux syndicats de défendre l’intérêt général des salariés.
Conclusion
Cette décision renforce l’efficacité du droit d’alerte en éliminant des obstacles procéduraux qui pourraient en limiter l’application. Les employeurs doivent être conscients que toute alerte déclenchée par un membre du CSE nécessite une enquête et des mesures correctives, indépendamment des actions individuelles. Ainsi, le droit d’alerte demeure un outil essentiel pour protéger les droits des salariés au sein de l’entreprise. Pour plus d’informations sur le droit du travail, vous pouvez consulter le site du Ministère du Travail.





