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Sanctions administratives et risques pénaux face à l’absence de couverture mobile.

La couverture en téléphonie mobile est devenue un enjeu majeur en France, tant pour les opérateurs que pour les collectivités. Cet article examine les obligations légales qui pèsent sur ces acteurs, les risques encourus en cas de non-respect des normes, ainsi que les conséquences potentielles sur la sécurité publique.

Un cadre législatif exigeant pour la couverture du territoire en téléphonie mobile

Le droit français impose des règles strictes concernant la couverture du territoire. L’article L33-1 du Code des postes et des communications électroniques (CPCE) stipule que les opérateurs doivent garantir la « permanence, la qualité, la disponibilité, la sécurité et l’intégrité » de leurs services. De plus, des dispositifs spécifiques ont été mis en place pour traiter les « zones blanches », c’est-à-dire les zones mal couvertes. Par exemple, l’article 52 de la loi de 2004 impose la couverture des centres-bourgs et des axes de transport prioritaires.

Le « New Deal Mobile », signé en 2018 entre le gouvernement, l’ARCEP et les opérateurs, a renforcé ces obligations en remplaçant une logique de couverture par pourcentage de la population par une logique de couverture ciblée. L’ARCEP, en tant qu’autorité de régulation, a également un pouvoir de contrôle accru pour s’assurer du respect de ces obligations.

Les risques pour les opérateurs

Les opérateurs sont directement exposés à des sanctions administratives en cas de manquement à leurs obligations. L’ARCEP peut émettre des mises en demeure, infliger des amendes ou retirer des autorisations d’utilisation de fréquences. Par exemple, en mai 2015, l’ARCEP a retiré les droits d’utilisation de fréquences à Guadeloupe Téléphone Mobile pour non-respect des seuils de couverture.

Les opérateurs doivent également coopérer pour couvrir les zones moins denses, ce qui peut entraîner des risques concurrentiels en cas de refus de coopération.

Les risques pour les acteurs publics

Les collectivités ne sont pas exemptes de risques juridiques. Par exemple, une commune qui bloque l’implantation d’une antenne sans justification légale peut faire face à des contentieux. La jurisprudence récente, notamment le cas de la commune d’Assas, montre que l’intérêt public de la couverture prime sur les décisions d’urbanisme.

En outre, le scénario hypothétique « Janvepa » illustre le risque pénal potentiel. Si une absence de réseau conduit à un drame, la responsabilité pénale d’un élu pourrait être engagée pour homicide involontaire, en cas de maintien d’une disposition illégale.

Les enjeux liés à la couverture en téléphonie mobile soulignent l’importance d’un cadre législatif rigoureux et d’une coopération efficace entre les opérateurs et les collectivités. La sécurité publique dépend de la capacité à garantir un accès fiable aux services de télécommunication. Pour plus d’informations, vous pouvez consulter le site de l’ARCEP.

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