La crise des vocations pour le Bâtonnat : Perspectives de futurs bâtonniers

La question de la crise des vocations pour le Bâtonnat en France suscite des débats parmi les avocats. Les récents échanges avec Ladan Dirickx et Yves-Marie Herrou, futurs bâtonniers du Barreau d’Angers, mettent en lumière les défis et les motivations qui entourent cette fonction essentielle.

Un constat préoccupant

Il est indéniable que le nombre de candidats au Bâtonnat a diminué, comme l’indiquent les dernières élections. Des situations telles que l’élection de bâtonniers sans vice-bâtonnier ou de candidats non déclarés soulignent cette tendance. Pourtant, Ladan Dirickx souligne qu’il serait simpliste de parler d’une véritable crise des vocations. Selon elle, de nombreux confrères expriment plutôt de l’étonnement face à la capacité des élus à jongler entre leurs responsabilités professionnelles et leur mandat. La complexité croissante de la profession d’avocat, due à des facteurs tels que l’intelligence artificielle et l’hyperspécialisation du droit, pose des questions sur la faisabilité d’un tel engagement.

Les défis du mandat de Bâtonnier

Yves-Marie Herrou note que les exigences de disponibilité et l’ampleur des tâches liées au Bâtonnat peuvent dissuader certains avocats. Cependant, il observe que dans de nombreux barreaux, plusieurs candidatures continuent d’émerger, ce qui dépend souvent de la taille et de l’histoire du barreau. Il est essentiel de susciter l’envie de s’engager, car le mandat de bâtonnier reste un symbole de prestige et d’engagement collectif.

Motivations personnelles

Pour Ladan Dirickx, l’intérêt intellectuel et le désir de promouvoir la profession ont été des moteurs décisifs pour se présenter. Elle évoque l’importance de l’autogestion des barreaux en France, considérant cela comme un devoir d’implication. De son côté, Yves-Marie Herrou souligne que le Bâtonnat représente un symbole fort, incitant à l’humilité et à la prise en compte des intérêts collectifs. La complémentarité entre les deux candidats a également joué un rôle crucial dans leur décision de se présenter ensemble.

Un barreau dynamique et engagé

Le Barreau d’Angers se distingue par sa convivialité et son engagement. Les futurs bâtonniers s’attachent à aborder des sujets sérieux tels que le manque de moyens de la justice et l’autorégulation de la profession. Ils partagent une vision commune : le Bâtonnat doit être un espace de collaboration et d’innovation, où les attentes des confrères sont prises en compte.

Les réflexions de Ladan Dirickx et Yves-Marie Herrou montrent que, malgré les défis, le Bâtonnat demeure une fonction valorisante et essentielle pour l’avenir de la profession d’avocat. L’engagement collectif et la volonté de répondre aux attentes des confrères sont des éléments clés pour revitaliser cette institution.