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Procès : Balkany « regrette » d’avoir voulu « toujours faire plaisir »

Dans sa dernière prise de parole avant le réquisitoire du parquet, Balkany a revendiqué utiliser l'argent « pour faire plaisir aux enfants, aux amis ».

Dans la dernière ligne droite de son procès, le maire de Levallois-Perret, Patrick Balkany, a assuré mardi « regretter » sa « manie de toujours vouloir faire plaisir ». Il est jugé à Paris pour blanchiment et corruption. Le réquisitoire du Parquet national financier est attendu jeudi. Après quatre semaines de débats, le tribunal correctionnel a terminé par l’examen des ressources et parcours de vie des six prévenus.

Interrogé par le président sur « l’image d’homme d’argent » qui lui colle à la peau, Patrick Balkany concède apprécier « les gros cigares » avant de citer ses amis Johnny Hallyday, Michel Sardou ou Robert Hossein : « Je ne suis pas un homme d’argent, je suis quelqu’un qui a fréquenté l’univers des étoiles. » « Les coffres-forts ne suivent pas les cercueils. L’argent, il faut s’en servir pour faire plaisir aux enfants, aux amis. C’est pas une fin en soi », ajoute l’élu LR. L’accusation estime à 13 millions d’euros les avoirs non déclarés au fisc par le couple Balkany, dont les fastueuses dépenses en liquide ont également été disséquées à l’audience. « Ce que je regrette le plus à la fin du procès, c’est ma manie de vouloir toujours faire plaisir », renchérit le tribun.

« Quand un homme politique s’arrête, il meurt »

Il désigne le milliardaire saoudien Mohamed Al Jaber sur le banc des prévenus : « Par exemple, je regrette d’avoir demandé à Jean-Pierre (Aubry) et Arnaud (Claude, deux de ses coprévenus) d’avoir aidé ce monsieur. On n’en serait pas là et on s’en porterait aussi bien. » Le Saoudien est soupçonné d’avoir corrompu Patrick Balkany en lui payant la moitié du prix d’un riad à Marrakech en échange de délais de paiement supplémentaires dans un méga projet immobilier à Levallois. Patrick Balkany jure que la villa n’est pas à lui mais au milliardaire, et qu’il l’a aidé à la trouver.

Auparavant, alors que le président évoquait sa « longue » carrière politique, lui qui encourt dix ans de prison et autant inéligibilité a observé : « Quand un homme politique s’arrête, il meurt. » Après avoir longuement disserté, il conclut : « C’est très dur d’avoir passé sa vie à servir les autres et de se retrouver jeté en pâture. »

Voir aussi : Pourquoi les Balkany ont été lâches par leur financier suisse ?

Isabelle Balkany reconnaît « une faute »

Son épouse, Isabelle, convalescente depuis une tentative de suicide début mai, souffre encore notamment de « problèmes cardiaques », selon son conseil Pierre-Olivier Sur. L’avocat a lu une lettre dans laquelle elle reconnaît de nouveau une « faute » – ne pas avoir déclaré une villa antillaise, Pamplemousse, achetée avec de l’argent familial caché en Suisse – déjà « largement payée » par l’« opprobre » et un « acharnement » judiciaire.

La plaidoirie de l’avocat du fisc puis le réquisitoire sont attendus jeudi.

 

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