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Gabrielle Halpern : « L’IA révèle des questions pour chaque profession.

Réflexions sur l’impact de l’intelligence artificielle sur les professions

L’intelligence artificielle (IA) continue de transformer le paysage professionnel, en particulier dans le domaine juridique. Cette évolution soulève des questions essentielles sur l’identité professionnelle et la manière dont les métiers sont redéfinis à l’ère numérique. Gabrielle Halpern, philosophe et spécialiste de l’hybridation, a récemment exploré ces enjeux dans un article publié par la Fondation Jean Jaurès.

L’identité professionnelle à l’épreuve de l’IA

Halpern s’interroge sur la relation entre ce que nous faisons et qui nous sommes. En s’appuyant sur des réflexions philosophiques anciennes, elle rappelle qu’« on devient ce que l’on fait ». Cette idée, déjà évoquée par Aristote, est mise à l’épreuve par l’usage croissant de l’IA dans les professions. Par exemple, si un avocat délègue certaines tâches à un outil d’IA, reste-t-il toujours un avocat ? Cette question soulève des préoccupations sur la continuité de l’identité professionnelle face à l’automatisation.

Les implications de l’IA sur les relations professionnelles

L’IA ne modifie pas seulement les tâches effectuées, mais aussi la nature des interactions entre professionnels et clients. Halpern souligne que l’IA peut influencer les zones cérébrales liées à la détection d’erreurs, ce qui pourrait uniformiser les pratiques professionnelles. Ainsi, un avocat, un médecin ou un comptable pourraient développer des compétences similaires en raison de l’utilisation d’outils d’IA. Cela pose la question de l’uniformisation des identités professionnelles et de la manière dont ces changements affectent les relations avec les clients.

Une remise en question des valeurs professionnelles

L’IA agit comme un révélateur des valeurs et des compétences que nous valorisons dans nos métiers. Halpern évoque des témoignages de professionnels qui redéfinissent ce qui fait leur identité : est-ce la plaidoirie, le conseil ou la capacité d’écoute ? Cette diversité de réponses met en lumière la subjectivité de la professionnalité. En conséquence, les avocats et autres professionnels devront réfléchir à ce qu’ils choisissent de déléguer à l’IA et à la manière dont cela redéfinit leur rôle.

Vers une hybridation des pratiques

Halpern met en garde contre l’utilisation du terme « hybridation » pour décrire la relation entre l’homme et la machine. Selon elle, il est plus pertinent de parler de fusion, de juxtaposition ou d’assimilation. Par exemple, un avocat qui utilise l’IA comme un outil d’aide à la décision se situe dans une logique d’assimilation, tandis qu’un élève qui copie des réponses d’un outil d’IA pourrait être assimilé par la machine.

Conclusion

L’intelligence artificielle est en train de redéfinir non seulement les tâches professionnelles, mais aussi les identités et les relations au sein des métiers. Les réflexions de Gabrielle Halpern nous invitent à repenser notre rapport à l’IA et à envisager comment cette technologie peut servir de miroir à nos valeurs et à notre humanité. En fin de compte, la question demeure : comment allons-nous choisir d’utiliser ces outils pour enrichir notre pratique professionnelle tout en préservant notre identité ?

Pour en savoir plus sur ces enjeux, vous pouvez consulter les travaux de la Fondation Jean Jaurès.

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