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La justice ne peut étouffer les échos du passé.

Jean-Louis Lascoux est une figure emblématique de la médiation en France, ayant joué un rôle crucial dans l’établissement de cette profession en 1999. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages de référence, dont le Dictionnaire de la Médiation et Médiation en milieux hostiles. En tant que fondateur de l’EPMN et président de la Société de la Médiation professionnelle, il a contribué à façonner le paysage de la médiation professionnelle.

La médiation : un art de la réflexion

La médiation se distingue par son approche unique de la justice, cherchant à ouvrir des voies de compréhension plutôt qu’à imposer des jugements. Elle s’inscrit dans un cadre où trois niveaux d’interaction coexistent : les personnes directement concernées, la société au sens large, et la dimension politique. Cette distinction est essentielle pour éviter la confusion entre justice, émotion et politique.

Les niveaux d’interaction

  • Les personnes impliquées : Cela inclut les auteurs, les victimes et leurs familles, dont les émotions sont profondément ancrées et ne peuvent être mesurées.
  • La société sensible : Elle est marquée par des réactions variées, allant de la sympathie à la haine, face à des événements tragiques.
  • La société politique : Elle est responsable de la cohésion sociale et de la prévention, incarnant la responsabilité publique.

Le rôle du médiateur

Le médiateur professionnel n’est pas un juge, mais un facilitateur qui veille à ce que le dialogue reste constructif et respectueux. Sa mission est de garantir un espace sécurisé où les participants peuvent explorer leurs émotions sans crainte de jugement. Il incarne une nouvelle fonction sociale, celle de la régulation relationnelle, essentielle dans un monde souvent marqué par la violence et la radicalité.

Confidentialité et confiance

La confidentialité est un principe fondamental de la médiation. Elle repose sur la confiance entre les parties, ce qui rend difficile la préservation de cette confidentialité dans des affaires médiatisées. Les médias doivent reconnaître que ces processus relèvent du droit à la conscience et au silence, plutôt que du droit à l’information.

La dimension de l’oubli

Un aspect délicat de la médiation est la notion d’oubli. Il ne s’agit pas d’effacer les faits, mais de permettre à la mémoire de trouver un équilibre. Cet oubli, qui émerge lorsque la pensée accepte l’irréversibilité des événements, peut favoriser un apaisement intérieur. La médiation offre ainsi un cadre pour transformer la douleur en connaissance, permettant à la mémoire de s’assagir.

Jean-Louis Lascoux, par son engagement et ses travaux, a ouvert la voie à une compréhension plus profonde de la médiation, la positionnant comme un outil essentiel pour naviguer dans les complexités des relations humaines. Sa vision souligne l’importance de restaurer la pensée avant de rétablir les liens sociaux, contribuant ainsi à une société plus réfléchie et empathique.

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