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Sanction de la CNIL contre la Samaritaine pour utilisation de caméras cachées.

Le 18 septembre 2025, la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL) a infligé une amende de 100 000 euros à la société Samaritaine SAS pour avoir installé des caméras cachées dans ses réserves, enfreignant ainsi plusieurs principes du Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD).

Contexte de l’infraction

En août 2023, face à une hausse des vols dans ses réserves, la Samaritaine SAS a décidé d’installer des caméras dissimulées sous forme de détecteurs de fumée, capables d’enregistrer des conversations. Ces dispositifs ont été découverts par des employés un mois plus tard et ont été retirés rapidement. La CNIL a été alertée par un article de presse publié le 25 novembre 2023, ce qui a conduit à une plainte et à un contrôle de l’organisme.

Sanctions imposées par la CNIL

Suite à son enquête, la CNIL a sanctionné la société pour plusieurs manquements au RGPD. Elle a rappelé que la surveillance cachée ne peut être justifiée que dans des circonstances exceptionnelles et doit respecter la vie privée des employés. Les manquements identifiés incluent :

  • Un manquement à l’obligation de traiter les données de manière loyale et transparente. La CNIL a souligné que les caméras doivent être visibles, sauf dans des cas exceptionnels dûment justifiés.
  • Un manquement à l’obligation de collecter des données adéquates et non excessives. Les enregistrements de conversations personnelles entre salariés ont été jugés excessifs.
  • Un manquement à l’obligation d’informer le délégué à la protection des données. Ce dernier n’a été informé qu’après l’installation des caméras, ce qui aurait pu limiter les risques pour la protection des données des employés.

Conséquences et recommandations

La CNIL a insisté sur l’importance de respecter les principes de minimisation et de transparence dans le traitement des données personnelles. Bien que la Samaritaine SAS ait pu prouver l’existence de vols et le caractère temporaire de son dispositif, elle n’a pas réussi à démontrer qu’une analyse préalable de conformité avait été effectuée. De plus, l’installation des caméras n’était pas documentée dans son registre des traitements ni dans son analyse d’impact.

Cette affaire souligne la nécessité pour les entreprises de respecter les réglementations en matière de protection des données et de garantir la vie privée de leurs employés. La CNIL continue de rappeler que toute surveillance doit être proportionnée et justifiée, afin de maintenir un équilibre entre la sécurité des biens et le respect des droits des individus.

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