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Un chirurgien grenoblois suspendu après des erreurs médicales répétées

Ses patients réclament désormais l'ouverture d'une enquête pénale. Il est accusé d'avoir procédé à des opérations quand ce n'était pas nécessaire. Source AFP

Les choses pourraient encore se compliquer pour un chirurgien grenoblois, récemment suspendu pour de multiples fautes. L’homme est la cible de plusieurs anciens patients qui réclament désormais l’ouverture d’une enquête pénale, selon leur avocat, Me Édouard Bourgin. Un patient, en chaise roulante après une opération pratiquée par ce chirurgien orthopédiste, a déposé une plainte en décembre pour « blessures involontaires », selon Me Bourgin, qui a annoncé le dépôt prochain d’autres plaintes.

« Je demande une enquête pénale et la radiation de ce chirurgien », a précisé à l’Agence France-Presse Me Bourgin, conseil d’« au moins cinq patients » de ce praticien, confirmant une information de la radio RTL. « Ce chirurgien est accusé d’avoir opéré des patients quand il n’y avait pas d’indication opératoire », a souligné l’avocat, en dénonçant la « défaillance » du conseil départemental de l’ordre des médecins qui « enterre [ses] plaintes ».

Chirurgien grenoblois suspendu pour trois ans

Le praticien a fait l’objet le 15 janvier d’une suspension de trois ans, dont dix-huit mois avec sursis, par le Conseil national de l’ordre pour « absence de qualité dans les soins dispensés » et « non transmission d’informations » au médecin-conseil du conseil de l’ordre de l’Isère. Il a également été condamné à rembourser 35 302 euros à la Caisse primaire d’assurance maladie pour des interventions chirurgicales qui n’étaient « pas nécessaires ». Le chirurgien a fait appel devant le Conseil d’État. La procédure disciplinaire avait été lancée par la Sécurité sociale de l’Isère, qui avait relevé des irrégularités dans 54 dossiers sur 2013 et 2014.

« Mon client n’est pas un boucher, c’est quelqu’un de reconnu dans la profession », s’est insurgé l’avocat du chirurgien, Me Bernard Boulloud, estimant que les manquements reprochés n’avaient pas « de lien direct avec l’infirmité des patients ». « Il ne s’agit pas de 54 actes chirurgicaux néfastes », a-t-il relevé. « Il exerce dans une spécialité délicate où le risque de sinistre est plus grand, il faut le prendre en compte ! » a ajouté l’avocat, estimant que les cas des plaignants n’étaient « pas si simples que ça ».

 

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